| Art et artisanat : le tatouage |
| Si les vêtements de tapa n'étaient jamais décorés de motifs aux îles Marquises, par contre, l'art du tatouage s'y est développé à un niveau inégalé dans tout le Pacifique. Un renouveau culturel dans les années 90 a permis aux Marquisiens modernes de faire revivre cet art à un niveau très élaboré. | 
| Le tatouage ancien marquisien est bien connu grâce notamment aux travaux de Karl Von Den Steinen au début du XXème siècle et plus récemment par l'ouvrage de Marie-Noëlle Ottino. |
| L'art du tatouage est intrinsèquement lié à la culture marquisienne. Dans un monde de tradition orale, les images du tatouage étaient porteuses de savoir, de mémoire, d'enseignement et reflétaient le rang social. C'était à la fois un droit d'entrée dans le monde des hommes et une barrière contre les maléfices. A travers les contrastes entre le clair de la peau et le sombre des motifs s'exprimait la conception d'un équilibre entre vivants et morts, entre jour et nuit, entre femme et homme, entre profane et sacré. |
| Marque d'une profonde affirmation identitaire, le tatouage, héritage du génie inventif et du sens esthétique marquisiens, part indiscutable du patrimoine de l'humanité, réapparaît aujourd'hui au moment où l'archipel marquisien aborde une nouvelle étape. La technique du tatouage s'appelait e patu tiki, elle consistait en l'introduction dans le derme d'un colorant très foncé à l'aide de pointes isolées ou assemblées en peignes à tatouer - ta'a patu tiki - taillés dans de l'os ou de l'écaille de tortue. Un maillet en bois permettait de marteler le peigne afin de graver les motifs. | 
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| Le colorant employé était généralement obtenu à partir d'eau ou d'huile de noix de bancoul (Aleurites) et de suie (noir de fumée) provenant de sa combustion incomplète. Les hommes pouvaient être entièrement tatoués, y compris le crâne, les paupières, la langue. Les tatouages des femmes étaient moins étendus, habituellement limités au tour des lèvres, des oreilles, des épaules, du bas du dos, des jambes, des pieds et du dessus des mains. |
| La qualité et l'esthétisme des motifs est d'une richesse exceptionnelle. Ils se rapportent à des éléments naturels, aux plantes, aux animaux, à la nature humaine, aux légendes mais la plupart des significations spirituelles ont disparu de nos jours. |
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