Projet « vaka nui » 13.11 2002
LE JOURNAL
Le hangar est maintenant terminé. Sept semaines
de travail pour un beau résultat, mais aussi un coût plus important que prévu.
Cette augmentation des frais liés à la construction du hangar est due au
changement de l’objectif initial qui prévoyait la construction d’une structure
provisoire et a finalement débouché sur la réalisation d’un bâtiment qui
restera pour la collectivité après la réalisation de la pirogue double.
La maquette représentant les sections
des couples au 10ème a été réalisée par les stagiaires dans le cadre de la
formation pratique et théorique. La construction proprement dite de la pirogue
double commencera concrètement la semaine prochaine.
VOLET CULTUREL
Lors de l’inauguration du hangar, le président
de l’association « TE HINA O MOTU HAKA », Jacques Poea Haiti a
proposé un nom pour la pirogue double des Marquises. « TUUATEA
O KEUHINA ». En
français la traduction peut être celle-ci : L’étoile naissante de Keuhina.
Keuhina étant le prénom marquisien de Lucien KIMITETE, le maire de Nuku Hiva,
tragiquement disparu en mai dernier. Comme vous pouvez le sentir, ou
l’imaginer, le contenu affectif de ce projet est très fort, aussi le nom de la
pirogue double est-il susceptible d’évoluer avec le temps et le recul.
Au cours des réflexions à propos du nom du
bateau, deux autres noms ont été proposés « Vakamanu » ou
« pirogue oiseau » et « Haka o Manu » ou
« Hakamanu » qui signifie « danse de l’oiseau ». Ces
derniers noms font référence à une légende marquisienne racontée dans un livre
écrit par Lucien KIMITETE il y a une
dizaine d’années, avec le soutien spirituel de UKI. Dans toutes les légendes,
il y a au fond de l’histoire et derrière les mots une part de vérité profonde
et un message à faire passer.
Poea Debora
« TE HAKAMANU », titre de ce beau
livre, destiné aux enfants comme aux adultes, parle de la vie, de la passion,
de l’amour, de la mort. La quête de l’auteur est la recherche de la perfection
à travers l’observation de la danse de l’oiseau et, par extension, le souhait
de porter au plus haut sa culture. Dans l’ouvrage, c’est cette culture qui
permettra aux personnages d’être reconnus et de démontrer leur appartenance à
la tribu de NUKU HIVA. Voilà pour la passion et l’amour.
Entre la vie et la mort il y a un jeu, ici la
vie doit continuer pour porter ce message. C’est l’œuvre d’une vie toute
entière : l’étoile renaissante de Lucien, « TUUATEA O KEUHINA ».
Enfin,
comme dans toutes les cultures, ou presque, l’oiseau est un symbole. Il
représente la paix, la liberté, ou encore, à travers la perfection du vol
(retraduite ici par la danse), la recherche de la plénitude.
Fabrice
FAURRE
Crédit photos :
Michel LARGERON et Fabrice FAURRE