Projet
« vaka nui ». 18 03 2003
LE JOURNAL
semaine 19 et 20
VOLET JUMELAGE ET ECHANGE CULTUREL.
Petit mot pour comprendre l’importance des liens et des amitiés entre
les hommes dans le cadre du jumelage de L’ILE DE GROIX ET DE L’ILE DE NUKU
HIVA.
« TUUATEA O
teiki KEUHINA »
« l’étoile naissante de teiki
Keuhina », prénom Marquisien de LUCIEN KIMITETE. Nom choisi pour la
pirogue double des MARQUISES construite en ce moment a TAIOHAE.
Naissance d’une
étoile, saluée par la fraternité. L’histoire est courte, trop courte, quand un
phare qui balise la route s’éteint, l’obscurité suspend tout. La métaphore est
forte. Mais, l’amitié reste pour la mémoire de l’homme disparu. L’amitié reste
fidèle pour l’homme qui vivait en autre pour la mémoire de son peuple.
L’idée d’une
construction de la pirogue de voyage des Marquises prend forme pour beaucoup de
marquisiens au moment même du choix de créer un festival de l’art Marquisien.
Pratiquement toutes les îles auront a un moment une pirogue, mais peu
navigueront en dehors de l’archipel. La vision de TEIKI KEUHINA et de quelques
autres comme Teiki Casimir, Poea, Moana, Sari, Debora, Toti, est de faire
construire une pirogue ambassadrice des Marquises, l’utilisation des matériaux
modernes n’est pas un obstacle, mais un lien entre le passé et l’avenir parce
que c’est l’évolution normale des choses.
Dans le
rapprochement de l’île de Groix et de l’île de NUKU HIVA un homme, jean Luc
BLAIN bâtisseur infatigable de projets
va faire le lien entre Eric REGENERMEL et Lucien KIMITETE. Avec d’autres ils
favoriseront le jumelage. Cédric CHAUVAUD marin par nature et conviction
viendra relancer le débat sur la construction d’une pirogue de voyage en
proposant la réalisation d’un prao pour représenter les marquises dans des
courses. De ces nombreux contacts et rencontres d’une île a l’autre, une solide
amitié va naître. De ces amitiés qui forment un engagement moral.
Les îles entre
elles, vivent toujours entre concurrence et solidarité. C’est peut être une des
caractéristiques fortes de l’insularité. Si la concurrence est un moteur, ici,
c’est la solidarité qui l’emporte et cet échange se veut aussi (modestement) technique. Nous sommes dans le
« faire ensemble ». C’est plus avec nos mains, de façon concrète et
sans discours, que les choses se font. Il y a une forme de communication entre deux cultures
différentes.
A notre époque,
nous avons aussi le besoin de communiquer pour expliquer ce que nous voulons
montrer a travers ce projet. Le jumelage démontre combien un échange culturel
lié au patrimoine maritime est riche. Les deux parties apprennent autant de
l’autre. L’aide financière, le concours actif de personnes de Groix démontre
qu’a certain moment nous avons besoin des autres pour réaliser quelque chose de
grand. Les marquisiens ont beaucoup perdu de leur culture maritime, et, leur
recherche est très active depuis ces 25 dernières années pour la retrouver.
C’est une démarche courageuse pour les initiateurs du projet de demander un
appui technique a l’extérieur. C’est un immense privilège pour l’île de Groix
de contribuer a ce travail de mémoire, parce qu’elle a pu, depuis des
générations, pour des raisons qui lui sont propre, conserver ses traditions.
C’est pour moi
coordinateur et concepteur du projet « vaka nui » une responsabilité
de comprendre les enjeux de chacun dans une telle aventure. C’est vous tous qui
trouvent ou trouveront les mots ou les actes qui créent cette solidarité issue
du passé culturel, des même combats, pour la préservation d’un patrimoine.
La communication
vers le grand public doit je pense être étayée sur deux mots « culture,
solidarité ». Mais je laisse les responsables du comite de jumelage dans
ce projet, prendre le relais.
Concernant
l’aspect plus financier de l’aide, il se concentre maintenant essentiellement
sur la réalisation des deux jeux de voiles et la prise en charge des frais de
transports des 2 intervenants aux Marquises. Nous attendons les devis pour vous
donner le montant exact. Dans le projet initial le montant retenu etait de 12
500 Euros.
FABRICE FAURRE